5ème JOURNEE DU CLIMAT AU LUXEMBOURG – DROITS DE L’HOMME ET DE L’ENVIRONNEMENT EN AMAZONIE

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5ème JOURNEE DU CLIMAT AU LUXEMBOURG  – DROITS DE L’HOMME ET DE L’ENVIRONNEMENT EN AMAZONIE

5ème JOURNEE DU CLIMAT AU LUXEMBOURG – DROITS DE L’HOMME ET DE L’ENVIRONNEMENT EN AMAZONIE

Klima-Bündnis Lëtzebuerg Changement climatique Sud 28 avril 2015

Le 28 avril dernier, la 5ème journée luxembourgeoise du climat s’est déroulée au Centre Culturel de Rencontre de l’Abbaye de Neumünster. Des élèves de l’école de Mamer ont ouvert l’événement annuel avec le traditionnel « pas de départ » de la campagne du Klima-Bündnis autour des miles verts parcourus par les enfants à échelle européenne. Ils furent entourés de Marc Hansen, Secrétaire d’Etat auprès du ministère de l’Education nationale, et de Camille Gira, Secrétaire d’Etat auprès du ministère du Développement durable et des Infrastructures, ainsi que du réalisateur indigène Eriberto Gualinga venu de Sarayaku, en Equateur.

Marc Hansen a remis aux enfants présents le matériel accompagnant « Op Kannerféiss duerch d'Welt », qui leur permet de documenter leurs actions par la collecte de miles de couleur verte, rouge et bleue, sur les trois thèmes « trajets quotidiens respectueux de l’environnement », « protection du climat par la nourriture » et « économies d’énergie ».

Dans son discours d’ouverture, Camille Gira avait salué le rôle du KB et des communes en faveur de la protection du climat auxquelles revenait le mérite d’avoir hissé le thème « bottom up », jusque dans les agendas politiques. Et il appelait aux communes de continuer dans cette optique, car le seul engagement des états ne suffisait pas pour relever le défi. Même si un accord global en matière de climat pouvait être atteint à Paris d’ici la fin de l’année, un renforcement en termes d’efforts par tous les acteurs concernés serait indispensable pour freiner la hausse des températures moyennes globales.

 

La conférence du KB qui s’ensuivait était placée dans le cadre de « l’Année européenne pour le développement » et thématisait en grande partie la situation des droits de l’homme et de l’environnement en Amazonie, tout en mettant en évidence la relation qui existe entre notre mode de vie et la situation sur place.

L’écologiste brésilien Adeilson Lopez da Silva de l’Instituto Socioambiental (ISA) de Sao Paulo, a démontré à l’aide d’un atlas de l’Amazonie l’ampleur de la destruction progressive des forêts tropicales dans l’ensemble des pays de l’Amazonie ainsi que des territoires des peuples indigènes. Oui au développement – mais pas au détriment de l’environnement. Au Brésil et dans les autres états riverains de l’Amazonie, ce sont surtout les producteurs de soja, les éleveurs de bétail et les exploitants de mines qui dopent le modèle de développement européen avec leurs exportations de matières premières. Ces mêmes personnes sont à la base des récents encouragements de textes de lois qui flexibilisent, ou plutôt facilitent les modalités en faveur de l’industrie minière et de l’agriculture intensive.  Dans ce scénario, le soutien de l’Europe – en vue de la mise en place de normes internationales plus strictes ainsi que du renforcement de la société civile amazonienne – s’avère indispensable si nous voulons contrecarrer ce développement malsain. Dans le même ordre d’idées, la reconnaissance des territoires des peuples indigènes tout comme la mise en place et le respect de réserves naturelles sont certainement incontournables.

L’« atlas de l’Amazonie», qui regroupe et reflète le savoir des organisations des droits de l’homme et de l’environnement actives dans les états riverains de l’Amazonie, peut être téléchargé sur le site web de l’ISA : www.socioambiental.org.

 

Marco Gandarillas, directeur du centre de documentation CEDIB à Cochabamba, qui analyse les conséquences de l’exploitation des ressources en Bolivie et qui est un partenaire de longue date de l’ASTM, a su mettre en évidence, au moyen de l’exemple de l’exploitation de coltan et d’or dans son pays, à quelle vitesse la consommation renforcée de matières premières minérales détruit irrémédiablement la nature et l’environnement des habitants de l’Amazonie. En 2015, consacrée « Année européenne pour le développement », l’Europe est censée mieux saisir les conséquences entraînées par ses règles commerciales dans le reste du monde, car sans la demande internationale et sans ces règles commerciales qui permettent aux multinationales de délocaliser la production ou d’exploiter des matières premières primaires à moindre coût dans les pays du tiers monde, ces dernières ne pourraient pas aussi facilement violer les droits de l’homme et provoquer des déséquilibres écologiques irréparables dans ces pays. Aussi longtemps que les états – dont proviennent les investissements étrangers – n’imposent pas des normes contraignantes pour l’exploitation et le commerce avec les matières premières qui sont similaires à celles en vigueur dans leurs pays, ces états sont coresponsables de la violation des droits de l’homme perpétrée par « leurs » sociétés dans les pays du tiers monde.

Afin de promouvoir et de garantir un commerce équitable, tous les états sans exception doivent ratifier la Convention ILO 169 (Indigenous and Tribal Peoples Convention).

Le site web du CEDIB est un véritable trésor en termes de know-how sur les matières premières en Bolivie (www.cedib.org).

 

Le réalisateur indigène Eriberto Gualinga est le porte-parole de la commune Sarayaku des Kichwa située dans la forêt amazonienne de l’Equateur, qui lutte depuis 30 ans avec succès contre la destruction de ses territoires due à l’exploitation pétrolière. Au moyen d’un court-métrage, Gualinga a d’abord présenté la forêt tropicale qui est l’environnement naturel des habitants de Sarayaku. Devant la permanente menace de l’industrie pétrolière, sa commune a développé un important plan de développement à long terme (Sumak Kawsay, le plan de vivre en harmonie). Il se fonde sur la culture de vie des Kichwa en Amazonie et renferme e.a. – le long de la frontière de leurs territoires – la plantation d’une chaîne d’arbres florissants (la dite „frontière vivante“) afin de marquer visiblement cette frontière. En fait également partie la transposition pratique de leur philosophie Kawsak Sacha („la forêt vivante“) par des activités qui enrichissent les propres connaissances, la culture, l’éducation, la santé et l’économie, dans le but de garantir la continuité de leur identité et de leur savoir ainsi que de protéger et de sauver leurs territoires et leur forêt tropicale. Afin d’organiser des soirées film & débat, les communes intéressées peuvent emprunter le film « Le chant de la fleur » (durée: 58 min.; disponible en versions allemande et française) auprès de la Coordination. En téléchargeant les photos sur  www.sarayaku.org, les personnes intéressées peuvent se procurer une idée de ce que représente la vie des indigènes de Sarakaya.

La journée s’est poursuivie avec un débat vivant entre les trois conférenciers et un public très intéressé, le tout animé par Thomas Brose de l’Alliance internationale pour le climat.

 

En guise de clôture de la séquence thématique « droits de l’homme et de l’environnement en Amazonie », Carole Reckinger présenta la nouvelle exposition intitulée  „Paradise Lost? – Peuples Premiers et Ressources Naturelles en Papouasie”.  A l’aide de 30 photos sur panneaux et 8 panneaux explicatifs ainsi qu’un écran audiovisuel, elle attire l’attention du spectateur-visiteur sur les problèmes d’ordre social et environnemental qui sont causés par la globalisation et l’économie de marché dans un coin des plus isolés du monde – Papua de l’Ouest, en Indonésie – et auxquels doivent faire face les peuples indigènes de cette contrée. L’exposition est facile à monter et à démonter et est disponible auprès de la Coordination Nord-Sud. Sur le site www.paradiselost.luon trouve de nombreuses photos ainsi que les détails techniques nécessaires. L’expo fut financée dans le cadre du 3ème projet européen dénommé « The Future we want ».

 

Le regard porté sur les forêts tropicales fut complété par des parties issues de deux expositions bien connues sur l’Afrique centrale et l’Amazonie, à savoir « The land we grap/La terre que nous nous approprions » et « Our hold over the world’s raw materials/Notre saisie sur les matières premières du monde ». Ces expositions peuvent également être empruntées auprès de la Coordination Nord-Sud.

 

Chaque année, la journée du climat est l’occasion idéale pour les responsables des communes membres du KB de s’échanger et de visiter les nombreux stands d’informations dans le but de découvrir les projets et initiatives lancés par les communes amies.  

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