Sanem et Differdange contre l’implantation d’une fabrique de laine de roche

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Sanem et Differdange contre l’implantation d’une fabrique de laine de roche

Sanem et Differdange contre l’implantation d’une fabrique de laine de roche

A.C. Sanem & Differdange Differdange 17 février 2018

FABRICATION DE LAINE DE ROCHE  par Knauf Insulation sprl

  1. Energie et protection du climat
  • La production annuelle de 110.000 de tonnes de laine de roche nécessite, selon les indications du producteur, une consommation énergétique approximative de 236 GWh. Cette quantité d’énergie correspond environ aux ¾ de la consommation (en électricité et en gaz) de la Ville de Differdange. L’usine de laine de roche aurait ainsi une consommation en énergie qui est comparable à celle d’environ 25.000 habitants.
  • 90 % de l’énergie consommée proviennent du charbon (58 %) et du gaz naturel (32 %) qui sont des combustibles fossiles, les 10% restants provenant de l’électricité. La possibilité de couvrir une partie des besoins en énergie par le recours aux énergies renouvelables, n’est pas thématisée dans le dossier fort de 238 pages.
  • Basé sur le calcul des émissions du pacte climat, la consommation énergétique de l’usine de laine de roche équivaut à une émission de CO2 qui est de l’ordre d’environ 94.000 tonnes par an. Un chiffre qui correspond aux émissions produites par quelque 71.000 voitures, qui parcourent une distance de 10.000 km (base de calcul : 132 g CO2/km)
  1. Qualité de l’air
  • Les émissions d’oxydes d’azote sont évaluées par Knauf à 80.000 kg par an. Ce chiffre correspond aux émissions d’environ 265.000 de voitures qui font 10.000 km.
  • S’y ajoutent d’autres substances polluantes, soit des gaz extrêmement irritants, comme les oxydes de soufre (SOx), avec un maximum annuel qui est évalué à 280.000 kg, et l’amoniaque, avec 180.000 kg par an. Ce qui représente une pollution journalière de quelque 750 kg d’oxydes de soufre et de 500 kg d’amoniaque. A ces gaz s’ajoutent au-delà des polluants solides sous forme de fibres de laine de roche, présentant une émission maximale évaluée à 135.000 kg/an.
  1. Transport

Tant le matériel de départ – càd le basalte – que le charbon et le produit fini sont exclusivement transportés par route. Malgré l’existence d’un trafic proche de la saturation, les 84 mouvements de transport par camions qui sont prévus journalièrement, sont (individuellement) jugés « quantité négligeable » en terme d’ajoute au trafic déjà existant, suivant le principe et la logique qui veut que chacun peut prétendre à contribuer sa petite part au chaos de la circulation. Alors que le réseau ferroviaire s’étend bel et bien jusqu’au sein de la zone industrielle Paafewee ! Ce fait est reconnu ouvertement dans le dossier, or, l’option d’une liaison directe au réseau de chemin de fer est aussitôt réfutée au moyen d’arguments peu convaincants.

  1. Déchets

Une décharge adaptée aux déchets industriels n’existe ni au Luxembourg, ni dans la Grande Région. La solution serait – selon les informations contenues dans le dossier – d’exporter près de 4.000 tonnes de déchets industriels par an, à travers toute l’Allemagne, dans la région près de Leipzig!

Notre position

Les deux communes concernées, à savoir Sanem et Differdange, ne sont pas prêtes à soutenir la réalisation d’un projet d’usine de laine de roche. Peut-on sérieusement parler d’une technologie orientée vers le futur lorsque 110.000 tonnes/an de pierres (de basalte) sont chauffées à une température de 1.400 °C à l’aide de combustibles fossiles … pour produire un matériau d’isolation? Est-il vraiment dans l’intérêt du développement durable et acceptable d’implanter une usine qui dégage autant d’émissions nocives au beau milieu d’une zone d’habitation déjà marquée par la pollution, tout en acceptant les risques de santé évidents au détriment d’un grand nombre de la population? Qu’en est-il du sentiment de devoir des grandes entreprises en ce qui concerne leur politique de gestion de l’énergie, du transport et des déchets et de l’adaptation minimale aux exigences et aux normes des temps modernes, surtout lorsqu’il s’agit d’une nouvelle implantation? La thématique démontre clairement que cette usine de laine de roche est incompatible avec le processus dit Rifkin et contraire aux engagements pris dans le cadre du pacte climat. Comparé aux autres Etats-membres de l’Europe, le Luxembourg occupe le dernier rang quand il est question des énergies renouvelables (source: EuroStat). Rien que de vouloir compenser l’énergie consommée par le présent projet d’usine requerra la mise en place de quelque 40 nouvelles éoliennes!

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